Pourquoi ces partenariats sont-ils stratégiques ?
1. Croisement d’expertises complémentaires
Associations et établissements n’ont pas la même approche de la santé :
- Les associations sont proches des usagers, patients et familles. Elles connaissent leurs préoccupations, leurs freins, leurs réalités quotidiennes. Nombre d’entre elles portent une parole issue du terrain, précieuse pour adapter la communication.
- Les établissements (hôpitaux, cliniques, centres de santé, EHPAD…) bénéficient d’expertises médicales, logistiques et organisationnelles. Leur parole pèse dans l’écosystème, mais risque parfois de paraître distante ou institutionnelle.
En associant ces deux regards, les messages gagnent en crédibilité et en légitimité. D’après France Assos Santé (baromètre 2023), 68 % des Français font davantage confiance à une information santé issue d’une collaboration entre une association de patients et une structure médicale, contre seulement 41 % pour un canal institutionnel isolé (France Assos Santé).
2. Amélioration de la pertinence et de l’accessibilité des messages
Les messages de santé doivent toucher des publics variés, parfois éloignés, aux niveaux de littératie très disparates. Les associations jouent ici un rôle clé : elles connaissent les besoins spécifiques, savent adapter le langage, lever les incompréhensions et identifier les canaux pertinents (réunions de quartier, forums en ligne, événements locaux…). Les établissements, eux, garantissent la validité scientifique des contenus.
- Un partenariat, c’est l’assurance de messages à la fois compréhensibles, justes, contextualisés : une démarche d’éducation et non d’injonction.
- Le site Santé publique France a montré que, lors de la campagne sur le dépistage du cancer colorectal, les supports co-construits avec des associations de patients ont permis d’augmenter le taux de participation de 8 points dans les territoires concernés (rapport 2021).
3. Renforcement de la visibilité et de l’impact
On le constate chaque jour : une communication en silo a moins de force qu’une action commune. La mutualisation des réseaux (emails, réseaux sociaux, médias locaux…), la mobilisation croisée des bénévoles, des soignants et des partenaires institutionnels multiplient les relais.
- Un événement piloté à la fois par une association et un établissement attire en moyenne 2,5 fois plus de participants qu’un événement monocanal (source : Observatoire régional des Actions Santé, Nouvelle-Aquitaine, 2022).
- La portée médiatique s’élargit, en touchant à la fois le grand public, les professionnels et le tissu associatif.
Ceci favorise aussi la transformation effective des comportements. Quand l’action émane d’un collectif, la confiance augmente, l’appropriation des messages progresse, et le bouche-à-oreille devient un puissant allié.
4. Capacité à innover & à s’adapter localement
Les enjeux de santé varient selon les territoires, les cultures, les âges, les niveaux d’accès aux soins. Les partenariats ouvrent la voie à l’innovation : aller au plus près des besoins, tester de nouveaux formats, oser des messages en dehors des sentiers battus.
- On l’a vu lors de la crise COVID-19 : la co-construction d’actions de prévention avec les associations communautaires a permis de toucher des publics éloignés du système de soins, par exemple via des distributions de kits multilingues dans les quartiers prioritaires (source : Mairie de Paris, rapport “Covid et précarité” 2021).